Lauréate du Prix TAMAT dans le cadre du concours Tremplin2024 organisé par BeCraft, Arpy Gokceyan investit sa Carte Blanche à TAMAT avec Les fils invisibles de la mémoire, une exposition où textile et porcelaine s’entrelacent pour évoquer les liens subtils entre matière et mémoire.
Bio :
Arpy Gokceyan est une artiste née à Beyrouth (LB) de parents arméniens, aujourd’hui basée à Bruxelles. Son travail explore les questions d’identité, de mémoire et de transmission, à travers des installations en porcelaine qui réinterprètent les savoir-faire traditionnels méditerranéens comme la couture, le crochet ou la marqueterie. En mêlant artisanat et matériau contemporain, elle crée des archives sensibles d’une mémoire collective en péril.
Installation :
Sous la blancheur fragile de la porcelaine, des objets familiers se voilent comme des souvenirs effleurés. Une machine à coudre, une casserole, un cadre photo… autant de fragments de mémoire domestique enveloppés d’un textile figé dans la lumière. À leurs côtés, des bobines-toupies en porcelaine, chacune marquée par la trace d’un fil disparu, tournent silencieusement autour de leur propre histoire.
Ces empreintes invisibles racontent ce qui ne se dit pas : les gestes transmis, les silences hérités, les absences qui tissent l’identité. L’installation déploie une cartographie intime où les fils de la mémoire, bien qu’invisibles, relient les générations à travers la matière.
Je suis issue de générations où l’on vivait et travaillait autour du textile : couturières, tailleurs, crocheteuses, marchands de fil à recoudre. Dans cette installation, je rends hommage à ces savoir-faire quotidiens, transmis par les mains, par l’observation, par les objets. Ces gestes, bien que mis en veille, continuent de résonner dans la matière.