Résidence d’expérimentation artistique « Recherches »
Depuis quarante ans, TAMAT soutient des artistes du monde entier grâce à sa bourse Recherches et les accueille dans ses ateliers. Ce programme encourage le décloisonnement des disciplines et incite les résidents à s’appuyer sur les ressources mises à leur disposition au musée.
La résidence d’expérimentation artistique Recherches
Recherches s’inscrit dans la continuité du programme de bourse de recherche, en lien direct avec les missions de TAMAT autour des arts textiles : la conservation, l’étude, la valorisation et le soutien à la création contemporaine.
Recherches est un programme de résidence d’une durée d’1 an, destiné à une sélection de 4 artistes-auteur.e.s et/ou créateur.trices, professionnel ou en cours de professionnalisation. Il est destiné à soutenir un projet de recherche et d’expérimentation lié aux arts textiles et/ou au patrimoine textile conservé par TAMAT.
Centré sur l’expérimentation comme processus créatif, le programme encourage l’initiation, la recherche et l’innovation. Il soutient le décloisonnement des pratiques et des disciplines artistiques, tout en incitant à une découverte et l’appropriation des ressources de TAMAT.
R24
Ce 18 janvier 2024, quatre artistes ont investi les ateliers, à savoir Lauriane Belin, Joao Freitas, Marius Martinot et Maria José Murillo.
R25 : appel à candidatures
L’appel pour la résidence d’expérimentation artistique Recherches 2025 est lancé !
Téléchargez l’appel ici
Date limite d’envoi : le 13 octobre 2024 (avant minuit) à residence@tamat.be
Date(s) à épingler
- R24 l’exposition : 07 décembre 2024 > 02 février 2025
Les catalogues Recherches
Chaque année, le résultat des recherches artistiques des résidents est publié dans un catalogue d’exposition. Ces cahiers de recherches édités par TAMAT permettent de figer dans le temps et l’espace des réflexions qui sont, elles, en perpétuelles évolution.
Catalogues et cartes postales en vente à la boutique de TAMAT
Photo : Vue sur les ateliers de recherches de l’artiste Louise Limontas R22 ©TAMAT
Nos Artistes-résidents
La promotion 2024
Lauriane BELIN – Tournai (BE).
Depuis 2021, Lauriane Belin s’attache à faire de l’art un prétexte à la rencontre au moyen de dispositifs variés et contextuels dont on compte déjà le Centre des Recherches Infinies (C.R.I.) et le Bureau des Objets Situés (B.O.S.).
Cette année de recherche au Musée de la Tapisserie de Tournai sera consacrée au développement d’un nouveau protocole dont le titre est déjà le Centre de Documentation Ambigu(e) (C.D.A.). Ce centre s’attachera à documenter quelques mots issus du monde du textile mais qui évoquent également des pratiques quotidiennes (et donc davantage partageables).
En proposant quelques glissements pourquoi pas alambiqués, le C.D.A. servira d’outil pour faire du lien entre le monde du fil et le monde tout court.
Crédit photo : ©Andy Simon studio
João FREITAS – Coimbra (PT), 1989.
Le travail de João Freitas est une ode à la matière dont il valorise les multiples effets, les aspérités, les creux, les reliefs et les nuances… Avec une prédilection pour le papier, João s’approprie d’innombrables supports qu’il écorche, brûle, déchire, gratte, incise, froisse, ponce… Attribuant à la matière une nouvelle peau, l’artiste lui rend hommage autant qu’il la maltraite avec un langage situé quelque part entre fureur et délicatesse. À l’affût de toute trace poétique inattendue surgissant dans son quotidien, João récupère également des papiers abîmés par la pluie et autres intempéries, marqués par l’écoulement du temps. Le passage du temps, la fragilité des choses, la violence du monde extérieur, sont autant de thèmes que l’artiste convoque, en filigrane, au départ de ses œuvres aux couleurs sourdes. Dans le sillage des affichistes du Nouveaux Réalisme, João prolonge l’existence de ces objets de la vie quotidienne dont la société s’est débarrassée. Et l’artiste de redonner également une seconde vie à des tissus abandonnés, à partir desquels il extrait de nouvelles formes, annulant leur lisibilité. Redonner une âme à ces matériaux, voilà ce qui anime l’artiste.
Avec le soutien de Kultur | lx – Arts Council Luxembourg.
Crédit photo : ©Isabelle Bertrand
Marius MARTINOT – Paris (FR), 1997.
Marius Martinot réalise des études d’arts appliquées puis de gravure, avant de se consacrer durant 5 ans à la peinture. Il enseigne actuellement en section Arts plastiques à Bruxelles. Sa pratique artistique est constituée d’images figuratives en couleurs ou en noir et blanc ; et d’un travail d’empreinte à partir de matériaux récupérés dans la rue ou sur des chantiers. En répétant des formes (briques, morceaux de bois…) sur un même support, l’artiste produit des architectures en ruines, qui semblent sur le point de s’effondrer.
C’est ce projet d’empreinte que Marius Martinot travail durant cette année de résidence au TAMAT, avec comme point de départ la notion de Suaire. Renvoyant au textile recueillant un mort autant qu’à celui empreint de l’image du Christ, le suaire manifeste ici la disparition d’une forme, d’une personne ou d’un lieu. C’est avec une distance vis-à-vis de la religion que ce sujet sera traité, car c’est la relation entre une image et son support qui sera ici questionnée. Ce travail prend son inspiration dans la ville de Tournai, où s’est formé un patrimoine architectural et culturel d’une grande richesse.
Crédit photo : ©Marie Fronteau
María José MURILLO – Lima (PR), 1989.
María José Murillo est une artiste et une travailleuse culturelle qui recherche et fait revivre les anciennes cultures de tissage andines et quechua à travers le textile, les collages et le travail de la céramique.
Dans son travail, elle utilise ces traditions ancestrales de tissage en combinaison avec des techniques et des matériaux modernes, pour explorer son identité culturelle hétérogène (qu’elle qualifie de mestizaje ch’eqchi) et pour entrer en relation avec ses ancêtres. Le fondement de la pratique de Murillo a été la prise de conscience de la manière dont l’art et l’héritage de la culture textile péruvienne ont été complètement effacés du système d’éducation artistique au Pérou.
Crédit photo : ©Juan Pablo Murrugarra
La promotion 2023
Fanny ALIZON – Paris (FR), 1991.
Vit entre Lille (FR) et Dunkerque (FR) et oscille entre ses créations artistiques et son métier d’animatrice socioculturelle. Issue des arts plastiques (Diplômée des Beaux-Arts de Paris (FR) en 2015), en tant qu’artiste transdisciplinaire, elle évolue aujourd’hui entre musique, arts vivants, textile, images… Elle attache une importance à créer des univers hybrides et décalés, dans lesquels elle peut emmener librement les spectateurs. Avec humour et couleurs, elle tente de dresser le portrait de la société dans laquelle elle se trouve.
Yoann PICCARDI – Lyon (FR), 1995.
Vit et travaille à Bruxelles (BE). Diplômé d’un bachelier en Art à l’École Supérieure des Beaux-Arts de Montpellier (FR) (2016), il continue ses études en Design Textile à l’ENSAV La Cambre de Bruxelles (BE) où il sera diplômé d’un bachelier (2019) puis d’un master (2021). Inspiré par l’univers textile aux origines anciennes et aux possibilités infinies, il met au point EggwaveWorkset, une filière artisanale de réemploi de cellulose moulée à but écologique et social. En jouant avec les limites entre art, artisanat et design, il développe une vision engagée et utopique pour sensibiliser à des systèmes de création/production plus respectueux pour la planète et l’humain.
Séraphim SOUPIZET – Lyon (FR), 1997.
Vit et travaille à Roubaix (FR). Diplômé en art (DNSEP) de l’École Supérieure d’Art/Dunkerque-Tourcoing (FR) en 2021. Artiste plasticien et performeur dans les Hauts-de-France (FR) et en Wallonie (BE), sa démarche s’articule autour de la production de machines ou de protocoles créatifs, absurdes et poétiques décortiquant les phénomènes du réel qui le fascine.
Prisca THEYS – Bruxelles (BE), 1993.
Vit et travaille à Bruxelles (BE). Diplômée en Arts Visuels de l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles (BE) (2023) et en Peinture de la Hochschule für Bildende Künste de Dresde (DE) (2016). Sa recherche artistique explore la vie dans ses formes les plus complexes en inventant des mondes où les règnes s’enchevêtrent. Une pratique élargie de la métamorphose, qui navigue entre la mythologie et la fiction spéculative, bouleversant les ordres existants pour les remplacer par des images hybrides, critiques et utopiques.
La promotion 2022
Peter DEPELCHIN
Peter Depelchin (Ostende (BE), 1985) vit et travaille à Bruxelles.
« Dessinateur, mon travail se nourrit d’une iconographie puisée dans la mythologie teintée de références personnelles. L’expérimentation réalisée à TAMAT m’a permis d’élargir ma pratique en passant du trait au fil. Un développement qui a débuté par l’étude du jeu de textures et de superposition de couches de couleurs déjà présentes dans mon oeuvre mais ici, perçues dans la trame du textile. »
Louise LIMONTAS
Louise Limontas (Bruxelles (BE), 1987) vit et travaille à Bruxelles.
« Issue d’une formation en design textile, mon travail s’apparente à une recherche basée sur le détournement de matériaux et de techniques textiles qui me permet de réaliser des motifs et des matières différentes. Je crée des volumes, des vêtements objets, des objets parures dont le statut et l’utilisation deviennent flous et moins identifiables. »
Camille PEYRACHON
Camille Peyrachon (Lyon (FR), 1996) vit et travaille entre Paris, Saint-Julien-Molin-Molette et Bruxelles.
« Grâce à mes recherches sur le terrain, je tisse des liens entre savoir-faire, histoire et matières en m’intéressant au patrimoine matériel et immatériel des territoires où je réside. Ensuite, en tant que designer, je crée des installations à l’aide d’objets plastiques et scénographiques travaillés selon différentes techniques : la fonderie, la sculpture sur bois, la céramique ainsi que la peinture. »
Araks SAHAKYAN
Araks Sahakyan (Hrazdan (AM), 1990) vit et travaille à Paris. « Artiste transdisciplinaire, performeuse et traductrice, ma recherche artistique s’articule autour des questions telles que la migration, le déracinement, les traumas intergénérationnels ; l’histoire individuelle et collective dans ses traductions possibles. Inspirée par mes propres expériences personnelles et intimes, je croise la géopolitique à la poétique, les frontières à nos propres meurtrissures, les montagnes caucasiennes aux bords de mers ou autres lieux transités. »
La promotion 2020
Eva DINNEWETH
Je travaille avec des objets et des situations trouvés et je m’intéresse à la façon dont les choses se rapportent les unes aux autres et au monde dans un jeu de donner et de recevoir du sens. Je veux étudier comment le textile, en tant que matière fluide, est en relation avec son environnement, comment il peut dissimuler, englober, accentuer, transformer par de simples interventions de l’artiste.
Lina MANOUSOGIANNAKI
Mes recherches à TAMAT tournent autour du sens du toucher. En combinant photographie et broderie, j’essaie de créer une nouvelle œuvre tangible qui peut être vécue non seulement en regardant mais aussi en touchant. Je me concentre sur le sens du toucher car j’essaie aussi de comprendre et d’explorer les aspects de la temporalité. Quel impact peut avoir sur les gens l’effet de pouvoir toucher le travail des artistes et quel impact peut avoir le toucher sur une œuvre ? La combinaison de différents sens peut-elle accentuer l’expérience de l’art ?
Jehanne PATERNOSTRE
Le point de départ de mes recherches est l’atelier de restauration de tapisseries de TAMAT. Les gestes et les techniques de conservation, les archives, sont ma source d’inspiration pour parler de notre relation au temps et à la mémoire. Quelle position adopter face à l’usure inexorable qui entraîne trous, effilochages, disparition et relâchement des fils ? Je réalise mes premiers échantillons de tapisserie trouée, je filme les mains qui réparent, j’interviewe des propriétaires de tapisseries…
Lisa PLAUT
Ma recherche au TAMAT est une tentative de rentrer en lien avec les tapisseries anciennes de la collection du musée. Je les considère comme des pièces de conversation. Elles semblent toujours susciter quelque chose, peut-être parce qu’elles ne sont pas des peintures, elles sont plus rares, moins évaluées, à cheval entre l’objet d’architecture intérieure et l’oeuvre d’art, ce qui renforce leur étrangeté.
C’est dans cette brèche de l’étrange que j’ai décidé de converser avec les tapisseries, glanant des points d’ancrages extérieurs à celles-ci comme les imprimés de boite de pizzas surgelées, les coiffures dites « balayage », ou intérieurs, comme le regard des chevaux de bataille et leur harnachement militaire, les trois actes de la vie de cette femme accusée de cannibalisme durant la famine. Mon objectif est de rendre visible cette perméabilité entre le réel et l’imaginaire et faire dialoguer mon inconscient et celui des tapisseries.
Arnaud ROCHARD
Pour mon année en tant que boursier à TAMAT, je continue mes recherches sur les tapisseries anciennes et les techniques de papiers peints.
Je souhaite travailler autour de l’idée de papier peint panoramique en imprimant des linogravures sur tissus. Pour moi la gravure n’est pas une fin en soi mais un prétexte à se faire visiter par la couleur autant que par les volumes. Je compte réaliser des études en céramique dans le but de tisser des liens entre art, artisanat et arts décoratifs.
Charlotte STUBY
Mon travail ici est composé de diverses recherches. J’aimerais particulièrement élaborer de nouvelles compositions narratives en textile en utilisant plusieurs techniques classiques. Ces récits se présentent comme des paysages imaginaires, frontaux, hasardeux, inspirés notamment de mythologies personnelles. Des assemblages à la fois figuratifs et organiques qui deviendraient des drapés énigmatiques.
Pétra VANWICHELEN
J’essaye de transformer des matériaux mous et de les détourner de leur fonction première. En partant du vécu et en utilisant des techniques mixtes, je tente de provoquer un autre regard. Les vides sont aussi importants que les structures denses. Par la couleur, le bleu de Tournai, je crée un lien entre l’histoire et aujourd’hui. Une chaine mobile de crochet et tricot tubulaire.
Maïlys LECOEUVRE
Ma recherche à TAMAT commence par l’observation de l’esthétique et des techniques employées pour réaliser les vêtements liturgiques et les icônes brodées. Après un questionnement sur les idolâtries contemporaines, j’ai choisi de broder à partir des publications de Kim Kardashian qui met en scène sa vie sur les réseaux sociaux. Une icône virtuelle, de chair et de silicone, qui comptabilise 161 millons de fidèles/followers dont l’adoration est exprimée par des likes et des ❤💎😍🔥🙏💋
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