« Alors mes doigts tremblants saisissent chaque fil, Et dans les mailles d’or de ce filet subtil, Chasseur harmonieux, j’emprisonne mes rêves. »
José-Maria de Heredia, Les Trophées : « La sieste », 1905, p.108
La place de l’animal dans l’art est prépondérante, protéiforme, plastique tout autant que fluide ; ces vivants pourtant n’ont pas toujours été distingués par les spécialistes qui leur ont souvent préféré l’analyse des hommes et femmes dressés au premier plan des œuvres. Malgré cela, certains étaient déjà les sujets principaux comme l’attestent les animaux représentés sur les murs des grottes pariétales, la tapisserie de La Dame à la licorne commandée par Antoine de Viste (1484-1538) ou encore les portraits animaliers de Dürer au XVIème siècle.
Pourquoi l’animal semble de nos jours faire irruption sur la scène artistique ?
Comme une rêverie, TAMAT propose ici un espace augmenté de présences, égrainé des poèmes du parnassien José-Maria de Heredia, un entrelacement des forces, des potentiels et histoires que charrient ces vivants. Tel un cadavre-exquis, une forme en appelle une autre, rétrécissant les écarts entre les mondes aquatique et aérien, entre le désir de réalisme et la fantasmagorie pour finalement offrir la possibilité de nouveaux cosmogrammes.
Texte de
Marion Duquerroy, historienne de l’art.
Commissaire de l’exposition : Aurélie Champion
TAMAT remercie le Musée des Beaux-Arts de Tournai, le BPS22, l’Institut royal des Sciences naturelles de Bruxelles et la Maison de la Marionnette de Tournai pour le prêt de certaines oeuvres.



