Avec Regard sur la collection : Tournai 1930-1950, TAMAT met en lumière une période charnière de l’histoire de la tapisserie en Belgique. Entre les années 1930 et 1950, Tournai s’impose comme l’un des foyers essentiels de création et de réflexion, au croisement de la tradition et de la modernité. L’ouverture internationale impulsée par les expositions universelles, le rôle d’un enseignement de l’art de la lice et l’émergence d’artistes porteurs d’un projet de rénovation se conjuguent pour redéfinir la place de la tapisserie dans la production artistique moderne.
Le parcours chronologique de l’exposition se déploie en cinq sections :
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L’Exposition universelle de 1937
Le pavillon belge conçu par Henry Van de Velde met en avant les arts appliqués et les savoir-faire nationaux. La tapisserie y occupe une place d’honneur grâce à des commandes d’oeuvres monumentales confiées à des artistes comme Rodolphe Strebelle et aux manufactures belges de renom (De Wit, Chaudoir, Braquenié). Cette première partie, point de départ symbolique, illustre le renouveau d’un art de la lice mis au service de la nation et de son rayonnement international.
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Le rôle de l’Académie des Beaux-Arts de Tournai
À Tournai, dès 1931, l’enseignement de la haute lice est instauré sous l’impulsion de Léonce Pion, directeur et de Fernande Dubois, licière. Autour de figures comme Jean Leroy, de sa fille Claudine puis d’Yvette Desomberg, l’Académie accompagne la transmission et diffusion de la tapisserie et ouvre la voie de nouvelles explorations artistiques ancrées dans la modernité.
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Les trois acteurs du renouveau
Dans les années 1940, Edmond Dubrunfaut, Roger Somville et Louis Deltour insufflent un élan décisif à la tapisserie. Animés par une même volonté de lier art mural et engagement politique et social, il s’emparent du médium et expérimentent une nouvelle technique, pour une production plus expressive et contemporaine.
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Forces Murales (1947-1959)
La création de ce collectif marque une étape majeure. Affirmant la dimension humaniste et monumentale de la tapisserie, Forces Murales rompt avec l’académisme et participe à l’intégration de l’art textile dans l’architecture publique, en Belgique et au-delà.
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L’influence de Forces Murales
Leurs idées et réalisations inspirent les générations suivantes, notamment à l’Académie de Tournai. Des artistes comme Michel Holyman, mais aussi des peintres tels Victor Noël ou Emile Salkin, participent à cet élan collectif qui fera de la tapisserie un art profondément inscrit dans son temps.
À travers des œuvres de la collection, des prêts et des documents d’archives, cette exposition offre un regard inédit sur deux décennies d’expérimentations et de renouvellement artistique, témoignant de la vitalité d’un médium au cœur de la modernité.
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